le cerveau dans la main

« Le cerveau dans la main » a été modélisé par Daniel Siegel, neuropsychiatre américain. Il nous permet de visualiser facilement notre cerveau et certaines de ses fonctions. C’est en outre, un formidable outil pour communiquer, notamment avec les enfants, sur nos capacités émotionnelles et de raisonnement.

Dans cette vidéo, je vous fais la démonstration live du « cerveau dans la main » de Daniel Siegel .

Voilà c’est du lourd aujourd’hui ! Mais c’est aussi un sujet très important. Comme je le disais dans la vidéo, on peut diviser le cerveau en 3 grandes parties : le tronc cérébral, le cerveau moyen et le cortex. Je simplifie bien évidemment, je ne suis moi-même pas neuroscientifique, mais juste passionnée par le comportement et l’impact de l’éducation.

Daniel Siegel se base sur le modèle du cerveau triunique de MacLean. Ce modèle est aujourd’hui controversé car les interactions sont en réalité bien plus complexes. Cependant il reste très utile pour illustrer les interactions de façon simplifiée et comprendre certaines bases du fonctionnement du cerveau.

Le tronc cérébral

C’est dans cette zone que l’on va retrouver toutes les fonctions inconscientes essentielles à la survie : le rythme cardiaque, la respiration… Dans notre modèle, cette partie est représentée par le poignet et la base de la main.

Le cerveau moyen

Le cerveau moyen fait le lien entre le tronc cérébral et le cortex. C’est ici qu’on retrouve le cerveau « limbique ». C’est donc dans cette zone que sont traitées les émotions et notamment les réponses automatiques comme retirer la main du feu lorsqu’on se brûle.

Lors d’un stress intense, c’est cette zone là de notre cerveau qui prend les commandes. Et les trois possibilités qu’il nous offre sont : la sidération, la fuite et l’attaque.

Pour prendre pour exemple un enfant en proie à son cerveau moyen, ses réponses peuvent être :

  • taper, crier, jeter des objets, mordre… dans le cas de l’attaque
  • se taire, s’immobiliser, baisser les yeux… dans le cas de la sidération
  • se cacher, partir en courant, changer de sujet… dans le cas de la fuite

Rappelons nous que ce sont des réactions presque automatiques et le cerveau immature de l’enfant ne lui permet pas de tempérer ses réponses à ces stimuli.

Le cerveau moyen est représenté ici par le pouce que l’on va rabattre sur la paume.

Le cortex

Le cortex est une zone bien vaste. A l’arrière, les sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût) communiquent des informations avec le cortex. Au milieu on y trouve les fonctions motrices. Et ce n’est qu’à l’avant, dans le cortex préfrontal que l’on retrouve la pensée et la réflexion.

Ce sont nos doigts que l’on va refermer pour former un poing qui représentent le cortex et c’est au niveau de nos ongles qu’on retrouve le cortex préfrontal.

Le cortex préfrontal

C’est cette partie là qui est particulièrement plus développée chez l’Homme et fait donc sa différence (si l’on peut dire, car mon côté antispéciste aurait tendance à ne pas vouloir différencier ainsi l’Homme de l’animal).

C’est dans cette zone que l’on retrouve entre autre :

  • la régulation des émotions
  • les compétences sociales
  • la flexibilité des réponses
  • la conscience de soi
  • la liberation des peurs
  • la moralité

L’immaturité du cortex préfrontal chez l’enfant

Chez l’adulte, il y a énormément de connexions entre le cortex préfrontal, le cerveau moyen et le système limbique. Ce sont ces connexions qui nous permettent de relativiser certains événements (mince ma glace est tombée par terre… Bon c’est pas grave ce n’était qu’une glace, j’en reprendrai une demain) et ce sont aussi elles qui nous aident à retrouver notre calme en cas de colère, de stress, de peur ou autre…

Cette partie du cerveau arrive à pseudo maturité vers 6 ans, l’âge de la raison. En réalité, elle arrive à maturité à 25 ans, mais on va dire qu’à 6 ans on a une déjà de bonnes connexions qui permettent à l’enfant d’aborder les choses différemment.

Il est donc impensable de demander à un enfant de deux, trois ou quatre ans de se calmer seul. Il en est tout bonnement « physiologiquement » incapable. Pour lui, chaque émotion est un torrent. La colère l’emporte dans une tempête émotionnelle. Et c’est à nous, adultes, de l’aider à retrouver le calme et de lui donner des outils pour petit à petit apprendre à le faire seul.

Quand notre enfant vit une frustration, il peut se mettre dans une colère noire. Il ne fait pas un caprice, non ! Cette colère est bien réelle et il ne sait pas comment en sortir. A ce moment là, son cortex est allé faire un tour et c’est capitaine limbique, le moyen qui est aux commandes. Ses réactions sont donc prévisibles : l’attaque, la sidération ou la fuite.

Une petite parenthèse pour l’adolescent. Chez l’adolescent, on a une situation un peu particulière dans le sens où c’est comme si il y avait une petite régression. Ils sont toujours en « zone grise », c’est à dire que leur cortex préfrontal n’est jamais complètement connecté au cerveau moyen ce qui les rend à fleur de peau. C’est aussi à prendre en considération lorsque l’on s’adresse à eux.

Les neurones miroirs

Les neurones miroirs sont de grands alliés mais peuvent aussi nous jouer des tours.

Lorsque l’on voit notre enfant piquer une crise, nos neurones miroirs s’activent et pour nous aider à comprendre ce que vit l’enfant, ils nous le font vivre partiellement à nous aussi. On est donc en colère ! Heureusement, qu’en tant qu’adultes, nous avons la capacité de nous reconnecter avec notre cortex préfrontal.

Ce faisant, on va activer les neurones miroirs de notre enfant qui va aussi se calmer un petit peu. Souvent, ce n’est malheureusement pas suffisant. Pour l’aider davantage, on peut nommer et valider son émotion. Il est très important de comprendre que valider l’émotion ce n’est pas valider le comportement.

Nous ne décidons pas d’être en colère, ce n’est pas un choix. Notre choix c’est le comportement que l’on va adopter suite à cette colère. On peut choisir de faire quelque chose qui va calmer cette émotion ou bien de l’entretenir.

Ce n’est qu’une fois l’enfant calme, que l’on peut aborder avec lui le sujet du comportement.

On doit apprendre à l’enfant comment se calmer, lui donner des outils. Il en existe plein ! Boite à colère, coussin, coin de retour au calme, câlin, diversion, rester seul un moment, faire du vent (respirer en soufflant), compter jusqu’à 10 (ce qui est intéressant ici, c’est que pour compter l’enfant aura besoin d’activer son cortex préfrontal, zone de la réflexion et grâce à cela il aura de nouveau accès aux connexions qui lui permettront de se calmer)… A voir ce qui convient à votre enfant. Je ferais certainement très prochainement un article sur la gestion de la colère.

Utiliser le modèle comme un outil

« Le cerveau dans la main » peut aussi être un outil de communication. Il suffit de montrer sa main le pouce rabattu sur la paume et les autres doigts levés pour que l’enfant à qui on en a expliqué la signification, comprenne que nous ne sommes pas en état de parler.

Mon fils de 4 ans l’utilise aussi quand il est trop en colère pour qu’on parle. Je remets donc à plus tard mes grands discours et épargne un peu de salive. Dans ce genre de cas, je sais qu’il a besoin de rester un peu seul. Il revient vers moi en me montrant son poing fermé et me dit « ça y est maman, je suis comme ça ». Là (après un gros câlin parce que je suis super fier de sa capacité à communiquer), on peut parler du problème et chercher ensemble une solution.

Si vous voulez d’autres astuces (plus brèves cette fois-ci je vous promets) je vous invite à lire Discipline Positive – 3 trucs pour survivre au confinement.

Si vous souhaitez plus d’informations, que vous avez des questions ou des suggestions d’article ou de vidéo, vous pouvez m’écrire à lola@mamausagi.com

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